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Comme HISTOIRE DE COIFFES
Sans
identité, nous sommes un objet de l’histoire,
Un
instrument utilisé par les autres ; un ustensile.
Et
l’identité, c’est le rôle assumé,
C’est
comme une pièce de théâtre où chacun est nanti d’un rôle à jouer.
Joseph
Ki Serbo
COIFFE ; Coiffure féminine en
dentelle ou en tissu dont l’usage autrefois répandu se limite aujourd’hui à des
variétés régionales ou à l’habit religieux.
Les
femmes portent des coiffes depuis le Moyen Age. La plupart des paysannes
recouvraient leurs têtes de coiffes, les unes simples, les autres extrêmement
compliquées. Souvent les coiffes étaient doublées de petits
« béguins » de couleur ou noirs, destinés à éviter le contact des
cheveux.
De
nos jours, il subsiste dans les diverses provinces de France, mais plus
particulièrement en Bretagne, Normandie et Alsace un nombre considérables de
coiffes infiniment variées, qui se chiffrent par milliers, toutes différentes.
En Bretagne, il est des régions dans lesquelles les détails et quelquefois la forme
des coiffes varient d’un canton à l’autre.
S’il
peut sembler aujourd’hui, à un observateur superficiel que chacune des coiffes
de Bretagne, du reste de la France ou de l’Europe n’a aucun lien de parenté
avec les autres, c’est que la fantaisie, les goûts de chaque paroisse, de
chaque province, de chaque pays ont su, en partant de ces deux éléments que
sont le fond et les ailes, les diversifier à l’infini.
La
preuve de cette fantaisie nous est, chaque jour, donnée par les modistes
actuelles qui, avec un chapeau de feutre, créeront vingt, cinquante, cent
modèles différents. Les éléments essentiels du chapeau, bord et fond restent
les mêmes ; seule la façon de les disposer diffère. Il en est de même pour
la coiffe.
Mes
arrières Grands-Mères DAVID et RICHARD, originaires de Vendée, portaient toutes
deux la coiffe
Le
costume régional a été porté longtemps en Vendée ; les femmes ont fait
preuve d’une créativité vestimentaire locale dès le XVIIIème siècle ; les
costumes ont résisté à la mode parisienne, chez les deux sexes, jusqu’au début
du XXème siècle, et les coiffes parfois jusqu’en 1970 !
En
1900, chaque terroir a son costume.
De
Noirmoutier aux Sables d’Olonne, de Challans à Luçon, on reconnaît le Vendéen à
sa tenue de sortie, la femme à sa coiffe. La Maraîchine, la Bocquine (Bocage)
la Cabanière de la Plaine ou la Sablaise. A chacune sa mode.
Après
le mariage, une femme conserve sa coiffe d’origine, c’est sa carte d’identité.
La région du Haut Bocage vendéen, qui comprend entre
autres Pouzauges/ Les Herbiers, se caractérise par deux coiffes maîtresses ;
la Grisette et le Cul long.
Ces
coiffes sont représentatives de la Vendée, mais aussi de la limite du Maine et
Loire (au Nord) et des Deux Sèvres (à l’Est)
Le
Sud Vendée, quant à lui, comprend la région de Luçon et Fontenay le
Comte ; on y trouve la cabanière et le bonnet à pans. Ces coiffes sont
elles aussi rattachées aux départements des Deux Sèvres et de la Charente
Maritime.
Le
Bas Bocage et le marais du Nord semblent quant à eux s’inspirer d’une coiffe
similaire tuyautée, avec un fond carré
Le
Pays des Olonnes, des Achards, de Riez et de Monts est celui où les coiffes
sont les plus anciennes ; très simples elles sont vraiment apparues dès le
XVIIIème siècle.
La
plupart de ces coiffes sont de lin ou de « lainette ». Dans la
première moitié du XIXème siècle, apparaissent dans les bourgs de grandes
coiffes de 25 à 40 cm de long, formées de plusieurs parties. Ces coiffes sont
devenues beaucoup plus petites par la suite.
La
guerre de 14/18 fait évoluer la mode des coiffes et entraîne leur disparition
chez les jeunes filles vers 1925. Cependant la coiffe continue d’évoluer
jusqu’à la guerre 39/45 dans la région des Sables d’Olonne.
C’est
pourquoi, en milieu maritime, certaines jeunes filles se mariaient encore en
costume à cette époque.
On
retrouve dans les années 60/70 encore grande nombre de femmes en coiffe dans
les assemblées, les marchés, les foires. Dans les années 2000, quelques femmes
âgées portent encore ces coiffes.
Satané costume !
Lors de la fréquentation des jeunes
gens, le garçon tente souvent d’entraîner la fille dans un lieu tranquille, à
l’abri des regards ; celle-ci lui dit alors ;
« Bise-meu tant qu’te vu, mais surtout
n’chifoune pas ma coëffe » !
Quelques
coiffes vendéennes des environs de la BOISSIERE DE MONTAIGU
Sources ; Larousse - Archives Départementales de Vendée –
Les Costumes régionaux d’autrefois (Archives et Cultures) - La Vendée d’Antan (Nathalie Barbe Editions
Hachette)
Le
Costume breton (R.Y Creston) – Origine 365 pensées de sages africaines Danielle
et Olivier FOLLMI.
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